Témoignage de Jane DEVOS et Baptiste BENOIT-LIZON

« Nous ne sommes pas issus du monde agricole, même si nous avons fait des études en lien avec le végétal. Après avoir tous les deux travaillé à l’étranger, nous sommes rentrés à Berné où nous avions acheté une maison. Notre projet de longue date était de nous installer en maraîchage biologique diversifié, afin de respecter notre éthique, dans un projet qui a du sens et en lien avec la nature.

Avant de se lancer, pour se perfectionner, nous avons travaillé dans différentes structures en tant qu’ouvrier agricole puis Baptiste s’est installé en 2021, après avoir suivi le parcours à l’installation « classique » avec la chambre d’agriculture. Jane était conjointe collaboratrice le temps de réaliser son parcours à l’installation. N’ayant pas la « capacité agricole », elle a d’abord réalisé une validation des acquis de l’expérience (VAE) pour obtenir un BTS agricole, puis a commencé son parcours 3P avec la chambre d’agriculture. Elle a ensuite rejoint l’exploitation en tant qu’associée en 2023. L’idée était aussi d’échelonner le projet, les cultures et la commercialisation.

La production a été au rendez-vous dès la première année, nous avons été bien accompagnés par la chambre d’agriculture et avons pu bénéficier de différentes aides, même si pour nous, une meilleure rémunération passe avant tout par les choix faits par les consommateurs. La diversité de légumes proposés nous permet également de mieux affronter les aléas climatiques et les ravageurs.

Mais le tableau n’est pas idyllique et nous avons / sommes confrontés à quelques difficultés. Tout d’abord, la seconde grossesse de Jane en 2023, avec un travail physique en maraîchage (port de charges lourdes et positions inconfortables). Même si nous avons pu bénéficier d’un service de remplacement qui s’occupe de toute la gestion du salarié, les 4 mois de congé maternité ont été trop courts. Il y a également l’accès aux places sur les marchés, ainsi que l’amiante des bâtiments dont nous avons hérité à l’acquisition de notre ferme, le désamiantage coûtant très cher et aucun dispositif n’existant à l’heure actuelle ».